Vichy de toujours, d’abord. Un décor. Le tissu. Les débuts de Coco Chanel. L’eau. Une marque qui a fait le tour du monde. Et, pour finir, Vichy d’avant et d’après Pétain : Vichy-Aflou avec Leïla Sebbar, le Vichy de Londres, de Tillinac et de François Graveline, puis une nouvelle, « jaune », de Rosie Pinhas-Delpuech, verte de peur à l’idée d’un jour de l’été 42, nous y voilà.
Lâchez le mot de Vichy : les plumes courent. Pourtant, souligne l’historien Jean-Pierre Azéma, on sait maintenant l’essentiel sur la période noire de l’Occupation ou, du moins, on peut le savoir. Mais le veut-on vraiment ? Prenez Vichy, la ville. Le britannique Paul Webster y observe un certain autisme.
Ce que confirme le producteur du film Pétain. Alors, se demande Jean-Michel Belorgey, « qui, bientôt, se souciera encore de l’Hôtel du Parc, sinon les chroniqueurs anglo-saxons ? » De fait, c’est une universitaire américaine qui s’y aventure, tandis qu’avec une élégance toute britannique Jean Lebrun raconte sa visite chez Pierre Laval à Châteldon. Et c’est encore Paul Webster qui évoque la présence ici du révisionniste Faurisson. « Détail » ? Signe, plutôt, que la ville n’en a pas fini avec son passé qu’elle devrait, dit Azéma, affronter franchement.
Affronter le passé, François Colcombet s’y efforce en cherchant à comprendre pourquoi, aux débuts de Vichy et jusque tard, les plus nombreux ont été comme traversés « au milieu d’eux » par une ligne de démarcation, tels Sartre et même Larbaud. Mais les poètes ont sauvé l’honneur.
Textes de : Jean-Pierre Azéma, Jean-Michel Belorgey, Pascal Chambriard, François Colcombet, François Graveline, Jacques Kirshner, Jean Lebrun, Albert et Florise Londres, Rosie Pinhas-Delpuech, Fabienne Pouradier-Duteil, Michel Rocard, Patrice Rötig, Jacques Santamaria, Jéromine Savignon, Leïla Sebbar, Susan Rubin Suleiman, Denis Tillinac, Paul Webster.