Un soir, elle avait même posé la main sur le petit front et caressé doucement la racine des cheveux, la voix était douce et mélodieuse, les mots coulaient et s’enchaînaient, le chant se déroulait comme un ruban de velours dans le noir. L’allemand n’était plus la langue des secrets dont l’enfant était exclue, ni cette chose trouble et obscure qui la faisait tousser « après ce qui s’est passé », mais une berceuse, des mots et une musique avec lesquels, de tout temps, dans toutes les langues, une mère berce son enfant de sa langue maternelle, éloigne ses démons, apaise ses peurs, chasse les ogres et les sorcières.
Thème Turquie