Le charretier, lui, se restaura de deux galettes de pain et d’un bol de kéfir qu’on lui apporta de l’intérieur, puis attacha son cheval dans la rue et s’étendit sur sa charrette. Il ne put cependant trouver le sommeil. Dans son esprit virevoltaient pour la première fois d’étranges et suaves pensées. En contemplant la lune dans le ciel, il rêvait de son nouvel astre terrestre, et le même sourire se dessinait maintenant sur ses lèvres…
À l’intérieur, on dormait à poings fermés. Une seule des jeunes filles, à l’instar du charretier, ne pouvait fermer l’œil, comme paralysée par ces sensations neuves, inconnues et veloutées qui se bousculaient dans sa poitrine. Elle aussi contemplait la lune dans le ciel tout en songeant à son nouveau soleil, et ses joues en rougissaient, telles deux belles grenades.