On ne peut s’empêcher de croire que c’est pour les dévorer sans remords qu’on les affuble d’une réputation infâme. « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » ; qui veut manger cochon insulte son image. L’anthropomorphisme règne ici, car le porc n’est pas plus sale qu’un oiseau, pas plus vorace qu’un lapin, et pour la réputation de sottise, vous repasserez. Les spécialistes de la communication animale ont établi que le Q.I. porcin était excellent parmi les mammifères. Mais voyez la perversité : alors que nous nous régalons comme des ogres de malheureux porcelets – à moins d’être juifs ou musulmans pratiquants –, nous avons le culot de dire : « si les petits cochons ne te mangent pas… ». Comme retournement, il est difficile de faire mieux.
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