La langue des cyclistes est le plus bouillant creuset d’expressions imagées du sport. Elle le doit à la confrontation entre l’homme, la machine, la route et le temps. Cependant d’autres pratiques peuvent prétendre aux mêmes caractéristiques. Il semble alors judicieux d’expliquer sa puissante vitalité langagière par l’existence d’un peloton, par la confrontation en son sein de cent-quarante personnalités différentes s’arrangeant de la confrontation entre les quatre éléments précités. La promiscuité des coureurs dure des heures, jour après jour, la communication est vive, personne ne vouvoie personne, ils sont tous du bâtiment, ils jargonnent naturellement. La loi de la course, la multiplication des situations imprévues, provoquent enfin des tensions où les mots jouent un rôle d’exutoire. Le langage du peloton est rarement exposé par les coureurs.
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