Pionnière de l’égyptologie et femme engagée, Marcelle Baud (1890-1987) s’adonne au dessin de sa jeunesse à sa mort. Formée à l’Académie Julian, où elle entre dès l’âge de 18 ans, puis aux Beaux-Arts de Paris, elle intègre ensuite l’École du Louvre où s’éveillent son intérêt et sa passion pour l’Égypte. Elle s’y rendra à plusieurs reprises, de 1921 à 1928, à la faveur de missions commanditées par l’Institut français d’archéologie orientale (Ifao) du Caire et par Jean Capart, conservateur de la section égyptienne des Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. Ainsi exécutera-t-elle la reproduction de la tombe de Nakht et, plus tard, celle d’Amenmose. Outre ses innombrables relevés et copies, qui ont fait école, elle a peint et dessiné maints paysages et objets dans un style parfois orientalisant. De plus, elle a publié aux éditions Hachette une édition renouvelée du Guide Bleu consacré à l’Égypte. Empreinte d’une grande rigueur scientifique, son œuvre témoigne d’une sensibilité artistique peu commune. Artiste talentueuse et savante, Marcelle Baud est aussi un personnage. Douée d’une grande force de caractère, militante du mouvement Soroptimist, elle a su s’imposer dans le monde, alors masculin, de l’archéologie européenne.