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Bleu autour

L’instituteur s’appelait M. Albertini. Il n’avait pas de bâton mais un regard qui inspirait une profonde confiance. Avec lui je découvre que le kabyle n’était pas l’unique langue pratiquée dans le monde. Puis d’autres maîtres apparaissent dans la cour de récréation ou en classe. Je voyais arriver, sur son beau cheval dansant, M. Loumi, le maître d’arabe. Il nous enseignait sa matière sereinement, sans bruits ni ajelkwad. Aujourd’hui, ce qui me reste encore de cette langue écrite, je le dois à ce maître de la pédagogie. Il faut dire que, contrairement aux oustaz d’aujourd’hui, plutôt maîtres en démagogie, lui nous transmettait un outil de travail et non une idéologie. _À l’école en Algérie des années 1930 à l’Indépendance

Mohammed Benhamadouche

Mohamed Benhamadouche, alias Ben Mohamed, ou encore Ben, est né au village de Tikidount le 10 mars 1944. Il vit en France depuis 1991. En Algérie, parallèlement à son métier de fonctionnaire à la préfecture d’Alger puis au ministère de l’Éducation, il a exercé des activités d’animateur de radio. Il est aussi un poète et parolier notoire, auteur de chansons interprétées par Idir, Matoub Lounès, Nouara, Amar Sersour, Takfarinas, Djamel Allam, Medjahed Hamid… Outre qu’il a travaillé pour le cinéma, il a traduit en kabyle des pièces de Kateb Yacine et la tirade de «Babour Ghrek» de Slimane Benaïssa et a créé des pièces radiophoniques. Certains de ses textes ont été enregistrés sur support audio, tel Yemma (Montage poétique, 1983), ou publiés dans la revue Itinéraires et contacts des cultures (n°15-16, 1992), dans Anthologie de la poésie kabyle de Youcef Nacib (Publisud, 1994) et dans divers périodiques berbères (Tisuraf, Tafsut).

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