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Bleu autour

En fait, j’étais seul. Mais on ne peut pas dire que je l’étais complètement. Dans les bourgs d’Anatolie où mes parents ont travaillé jusqu’à ce que je sois adolescent, j’avais pour uniques camarades des enfants des autres fonctionnaires. Pas ceux des gens du crû : ils nous détestaient. Il est vrai que leurs parents n’éprouvaient aucune sympathie pour les fonctionnaires. Sans qu’on s’explique pourquoi, les gens du peuple faisaient montre d’un conservatisme borné, allant à l’encontre de leurs évidents intérêts de classe et s’opposant avec la dernière virulence au communisme et à l’Union soviétique. _Une enfance turque

Demiz Özlü

Demir Özlü, né en 1935 à Istanbul, a effectué ses études de droit dans sa ville natale, puis de philosophie à l’université de Paris-Sorbonne au début des années 1960. Il a d’abord travaillé comme professeur assistant à l’Université d’Istanbul, avant d’en être exclu en raison de ses activités politiques, de gagner alors sa vie comme avocat, puis de connaître la prison suite du coup d’État militaire de 1971 et de s’exiler à Stockholm en 1979. Exclu de la citoyenneté turque après le coup d’État de 1980, il n’a pu revoir la Turquie qu’à partir de 1989. Demir Özlü vit désormais entre Stockholm et Istanbul. Figure turque de l’existentialisme, il a écrit de nombreux romans, nouvelles et essais et reçu de prestigieuses distinctions littéraires, tels le prix Sait Faik de la nouvelle et le prix Orhan Kemal qui couronne des romans. Son essai littéraire Bir Beyoğlu Düşü (Un rêve de Beyoğlu) a été traduit en français (éd. Petra, 2009).

L’une de ses deux sœurs cadettes est l’écrivaine Tezer Özlü (1942-1986), dont les deux œuvres majeures ont paru en français aux éditions Bleu autour : Les nuits froides de l’enfance (traduction du turc par Agnès Chevallier et Elif Deniz, 2011) et La Vie hors du temps (traduction de l’allemand par Diane Meur, 2014).

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